Au bord de la fenêtre entrouverte
Accoudés sur un pot de fleur
Chantent les cigales en chœur
Le cafard qui court à sa perte
Violant la frontière de leur cage
Débordent surchargés les songes
Se déversant avec toute leur rage
Sur les sourires que la rue ronge
Brûlée par les faisceaux de lumière
Dans leur brusque attaque
meurtrière
Démunie, la tristesse se
recroqueville
Face aux photons qui la torpillent
Dans la tête alourdie du grand
dormeur
Tourbillonnent les questions en
apesanteur
Le jour pourrait- il l'attendre
dehors?
Sa faiblesse pourrait-elle quitter
son fort?
Jaloux, il passe en revue les
passants
Remplis d'un élan et mus par la vie
Apeurée par son regard angoissant
Elle ne franchit jamais son parvis
Désabusé, vaincu et désarmé
Il préfère se rendre sagement à
l'évidence
Retournant amèrement à son coin
rance
Il s'éloigne de la fenêtre pour la
fermer
Sagi SINNO, Le jardin d'ecchymoses, I- Apologie de la pénombre.
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