Ô grand acteur sur ce théâtre de
l’absurde,
Des confins d’Alep jusqu’aux frontières du Jurd,
Ô toi qui remporte
ces victoires colossales,
Des environs de Damas jusqu’à ceux de Ersal ;
Ô éclaireur de la terrible pénombre des caves,
Ô chef étoilé de la propagande
dont on nous gave,
Ô œnologue des récits enivrés avec l’eau de rose de la foi,
Devant les joies de l’ivresse, qu’importe la cirrhose du foie ?
Ô toi notre
cher libérateur,
Ô merveille des merveilles,
Sois ravi que l’Etat ne soit qu’un
leurre,
Et que le Gouvernement plonge dans son sommeil.
Ô rage de vaincre ! Ô
désespoir des adversaires ! Ô vieillesse des ennemis ! N’avons- nous donc tant
vécu que pour cette schizophrénie ?
Ô flatteur des
ego,
Ô toi qui aurait inspiré Hugo:
« Ô toi qui si longtemps vis luire à mon côté,
Le jour égal et pur de la
prospérité,
Toi qui, lorsque mon âme allait de doute en doute,
Et
comme un voyageur te demandait sa route »,
« Ô poète ! pourquoi tes
stances favorites,
Marchent-elles toujours cueillant des
marguerites » ?
Ô héros incontesté de tous les
génériques,
Ô destinataire ultime de tous les panégyriques,
Ô Muse faisant
jaillir les ardeurs linguistiques des néo- Mutanabbi
Qui réfugient dans le mot
« déplacés » toute leur xénophobie ;
Ô toi dont les combattants
clament faire partout le jihad,
Sous les
ordres du Guide iranien et sa doctrine rigoriste,
Mais qui par le biais d’une
subtile charade,
Ne seraient pas pour autant des jihadistes ;
Ignore- nous donc, petits râleurs maladroits,
Réclamant monopole de la force et Etat de
droit ;
Devant l’ardeur de tes exploits,
Qu’importe la Constitution ou la
loi ?
Ô toi notre sauveur du terrorisme
et ses sinistres,
Je te conjure par tes saints accusés dans la mort d’un
premier ministre,
D'épargner des chaises et quelques sourires,
Pour ceux qui
t’auraient vendu la Révolution du Cèdre et tous ses martyrs.
Ô toi objet de cette collective
hystérie,
Star adulée des fans de la Hezbollah-mania,
Merci d’avoir dévoilé
notre hypocrisie,
Et de nous avoir amadoués avec ton monde de Narnia.
Graffiti numériques - II
Pour la suite, voir: Ô Hezbollah, merci encore!
Graffiti numériques - II
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